1512 : Et le Béarn devint... la Navarre

A la mort de Gaston Fébus, le Béarn était devenu un état pyrénéen puissant et reconnu, hégémonique, entièrement indépendant des autres souverains. Il n’était plus dirigé par un vicomte, mais par un roi. Les successeurs de Fébus l’agrandirent peu à peu, jusqu’au « jackpot » des années 1450 : le prince de Béarn s’étant marié à l’héritière du puissant royaume basque de Navarre, celui-ci tomba dans l’escarcelle des Béarnais. La Navarre était un royaume à cheval sur les Pyrénées dont la capitale mythique, Pampelune, trônait au nord de l’Espagne. Un royaume presque légendaire que le Béarn remporta par un coup de chance matrimonial. En joignant la Navarre au Béarn, l’expansion de la principauté atteignit son apogée historique…
Une apogée de courte durée en réalité. Quelques décennies seulement. Puis, il fallut se réveiller de ce rêve doré et renoncer à Pampelune et à la partie espagnole de la Navarre. En 1512, le roi d’Espagne s’empara de la Navarre espagnole et bouta les Béarnais de l’autre côté des Pyrénées. Il ne leur resta plus qu’un lambeau de rêve, la Basse-Navarre, du côté français, qui se résumait à une piperade de petites collines ensoleillées, à Saint-Jean-Pied-de-Port et aux piments d’Espelette. Tant pis ! Les princes du Béarn gardèrent, en titre de gloire périmé, celui de Rois de Navarre. C’était une appellation plus majestueuse et plus mythique pour un royaume digne de ce nom…