Les trois Mousquetaires contre la Soule
Voici un épisode fondamental de l’histoire de la Soule qu’Alexandre Dumas a oublié de raconter dans les aventures de ses trois Mousquetaires. Sous le règne de Louis XIII, le fils du roi béarnais Henri IV, la France se relevait à peine des guerres de religion. Un seigneur béarnais, originaire d’Oloron, avait si bien combattu dans les armées du roi qu’il fut nommé capitaine des Mousquetaires. Un titre envié et glorieux qui faisait de lui, juste après le roi et le cardinal de Richelieu, le troisième personnage de l’Etat. Riche et puissant, il décida de racheter la Soule, juste à côté de sa ville natale, et d’en devenir le vicomte. Une sorte de terrain de vacances, en quelque sorte, où il se fit construire une riche demeure, qu’on peut encore admirer dans le village souletin de Trois-Ville. Depuis ce jour là, on ne le connut plus que sous le nom, devenu légendaire grâce à Alexandre Dumas, de monsieur de Tréville (Trois-ville). Pas loin de chez lui, à Aramitz, un autre mousquetaire semi-légendaire rentrait de Paris et s’installait définitivement dans son domaine : Aramis. Au village de Lanne, à quelques lieues de là, le mousquetaire Porthos, natif de Pau, se faisait construire une demeure luxueuse et s’apprêtait à profiter de sa fortune faite à Paris. Les trois hommes se réunissaient à Trois-Ville et ressassaient les souvenirs de la guerre contre l’Espagne et de la vie à la capitale. Ils espéraient profiter, désormais, d’une confortable retraite à la lisière de la Soule et du Béarn, dans leurs châteaux respectifs. A peine installé en Soule, monsieur de Tréville se mit à faire fructifier son bien et à collecter des impôts. Le seul problème, c’était que la Soule était déjà une chasse gardée : le grand seigneur du coin, le comte de Gramont, avait lui-même ses intérêts sur le territoire. Pour lui, le béarnais arriviste que représentait monsieur de Tréville n’avait rien à faire sur le fief qu’il mettait déjà en coupe réglée avec ses propres collecteurs d’impôts. Un affrontement eut donc lieu. Les collecteurs d’impôts du nouveau vicomte, monsieur de Tréville, contre les collecteurs d’impôts du seigneur local : le comte de Gramont. Dans chaque chaumière où les uns passaient, les autres suivaient quelques jours après. La Soule se retrouvait saignée à blanc par deux seigneurs cupides. Deux bêtes féroces qui ne voulaient pas démordre de leur terrain de chasse…
Le ras-le-bol gagna rapidement le peuple, injustement rançonné par les deux fauves féodaux. Les paysans des villages grondèrent, se regroupèrent, et accueillirent les collecteurs d’impôts la fourche à la main. Ils les mirent en morceaux et, les laissant pendus sur la place de l’église, marchèrent contre l’armée envoyée par monsieur de Tréville. Le grondement s’était fait révolte, et un homme se chargea de réunir les différents villages pour faire face aux armées fleurdelysées du vicomte : il s’agissait d’un robuste curé à la tête guerrière, taillée à la serpe, et aux longs cheveux bruns : Bernard de Goyenetche, qu’on surnomma aussitôt MATALAS. Pour les autorités royales, un curé montagnard devenu brigand. Pour les Souletins, une promesse de libération contre la tyrannie féodale…
Matalas réunit une armée de 5000 paysans et bergers, armés de fourches, de makilas et de bâtons, mais animés d’une pieuse colère contre ses oppresseurs. Ils partirent à l’assaut de l’armée de Tréville et, poussant leurs cris de guerre effrayants, la mirent en pièces en quelques heures. Matalas prit le pouvoir en Soule et fit régner, pendant plusieurs mois, une dictature féroce qui n’avait rien à envier à celle des anciens seigneurs. Toute personne qui s‘opposa à son pouvoir fut éliminée par ses bras-droits…
Nous étions en 1661. Une année qui avait de quoi faire frémir les opposants au pouvoir royal. A Paris, le cardinal de Mazarin venait de mourir et Louis XIV commençait à déployer ses rayons de Roi-Soleil. A l’annonce de la prise de pouvoir de Matalas en Soule, il envoya aussitôt un corps de mousquetaires (peut-être d’Artagnan en faisait-il partie), avec la mission d’arrêter et d’écarteler Matalas. Les mousquetaires pénétrèrent au pays basque (où Louis XIV s’était marié dans l’année) et écrasèrent l’armée de paysans. L’armée, ou plutôt le troupeau mal organisé et lassé de la dictature de leur chef. Les représailles furent sanglantes contre les révoltés. Matalas, le curé maudit, fut arrêté et emprisonné. L’évêque d’Oloron intercéda pour son ancien prêtre et demanda, au nom de son statut d’homme d’église, que Matalas fût décapité et non écartelé. Le souhait du prélat fut exaucé et la hache du bourreau s’abattit quelques jours après sur le cou du curé de Moncayolle…
Le ras-le-bol gagna rapidement le peuple, injustement rançonné par les deux fauves féodaux. Les paysans des villages grondèrent, se regroupèrent, et accueillirent les collecteurs d’impôts la fourche à la main. Ils les mirent en morceaux et, les laissant pendus sur la place de l’église, marchèrent contre l’armée envoyée par monsieur de Tréville. Le grondement s’était fait révolte, et un homme se chargea de réunir les différents villages pour faire face aux armées fleurdelysées du vicomte : il s’agissait d’un robuste curé à la tête guerrière, taillée à la serpe, et aux longs cheveux bruns : Bernard de Goyenetche, qu’on surnomma aussitôt MATALAS. Pour les autorités royales, un curé montagnard devenu brigand. Pour les Souletins, une promesse de libération contre la tyrannie féodale…
Matalas réunit une armée de 5000 paysans et bergers, armés de fourches, de makilas et de bâtons, mais animés d’une pieuse colère contre ses oppresseurs. Ils partirent à l’assaut de l’armée de Tréville et, poussant leurs cris de guerre effrayants, la mirent en pièces en quelques heures. Matalas prit le pouvoir en Soule et fit régner, pendant plusieurs mois, une dictature féroce qui n’avait rien à envier à celle des anciens seigneurs. Toute personne qui s‘opposa à son pouvoir fut éliminée par ses bras-droits…
Nous étions en 1661. Une année qui avait de quoi faire frémir les opposants au pouvoir royal. A Paris, le cardinal de Mazarin venait de mourir et Louis XIV commençait à déployer ses rayons de Roi-Soleil. A l’annonce de la prise de pouvoir de Matalas en Soule, il envoya aussitôt un corps de mousquetaires (peut-être d’Artagnan en faisait-il partie), avec la mission d’arrêter et d’écarteler Matalas. Les mousquetaires pénétrèrent au pays basque (où Louis XIV s’était marié dans l’année) et écrasèrent l’armée de paysans. L’armée, ou plutôt le troupeau mal organisé et lassé de la dictature de leur chef. Les représailles furent sanglantes contre les révoltés. Matalas, le curé maudit, fut arrêté et emprisonné. L’évêque d’Oloron intercéda pour son ancien prêtre et demanda, au nom de son statut d’homme d’église, que Matalas fût décapité et non écartelé. Le souhait du prélat fut exaucé et la hache du bourreau s’abattit quelques jours après sur le cou du curé de Moncayolle…