Le Béarn, Far West de l'Empire romain...

Avant la conquête de la Gaule par Jules César, les populations du sud-ouest de la France avaient résisté farouchement à l’invasion des premiers peuples indo-européens, les Celtes. En -52, Jules César et ses armées romaines envahirent la Gaule et soumirent tous ses habitants. Ceux du sud-ouest acquirent un statut particulier au sein de l’Empire romain : celui des « Neuf peuples » d‘Aquitaine. Les Romains ne savaient pas trop dire d’où ils venaient, s’ils tenaient plutôt des Celtes de Gaule ou des Ibères d’Espagne. Ils se limitaient à constater leurs différences avec ceux qui vivaient de l’autre côté de la Garonne. Les peuples des Pyrénées se revêtaient de soie noire et de peaux de bêtes, laissant pousser leurs cheveux très longs, couchant sur le sol et dévorant d’excellents jambons salés. Les Romains les percevaient comme des populations féroces et belliqueuses, gardiennes de ces inépuisables amoncellements d’or, de fer et de cuivre que représentaient pour eux les Pyrénées. Comme pour les Américains au 19ème siècle, la ruée vers l’or des Romains se déroula dans un climat de lutte civilisatrice contre la barbarie. Dans le rôle des cow-boys, les légionnaires Romains attirés par l’appât du gain. Dans celui des Indiens, ces Béarnais sauvages et mal embouchés qui se lavaient les dents avec de l’urine croupie et qui immolaient des chevaux par dizaines pour contenter leurs divinités. La plupart d’entre eux vivaient alors au fond de leurs vallées et se sentaient peu concernés par la conquête de la Gaule par Jules César. Quelques cités furent fondées par les Romains, au pied des montagnes, pour « civiliser » un peu ce Far West vallonné et désordonné : Oloron, Aire sur Adour et Lescar. Cette dernière cité portait alors le nom de Bénéharnum, qui deviendra celui de toute la région, le Béarn…