Heren-Sugue

Heren-Sugue Les légendes basques nous racontent que la Soule, dans des temps ancestraux, était saignée à blanc par Heren-Sugue, le serpent cruel et brutal des montagnes. Ce monstre sacré, aux trois gueules béantes et vénéneuses, faisait le vide autour de lui et s’aventurait toujours plus loin, vers la plaine, pour dénicher sa nourriture humaine. Il avalait villages et clochers en poussant des sifflements épouvantables, et remontait s’enrouler autour des montagnes pour y digérer en paix. Un jour, un petit forgeron d’Aussurucq, n’écoutant que son courage, installa son atelier dans la montagne, près du monstre, et y fit chauffer à blanc un tas de barres en fer. Le terrifiant Heren-Sugue s’y jeta dessus et les dévora. On l’entendit pousser des hurlements d’agonie, recrachant du venin et de la fumée tout autour de lui. Il se roula sur le sol, ébranlant les montagnes de ses convulsions terrifiantes, et finit par agoniser en plein milieu de la Soule, entouré par les bergers et les villageois. Une agonie qui dura plusieurs mois et qui libéra les Souletins de leur fléau sacré. Depuis, le corps du monstre n’a pas fini de se décomposer. Il s’agite encore par moments et provoque des tremblements de terre dévastateurs. Le massif des Arbailles, repère favori du Basa Jaun, représente le reste de ce corps en putréfaction. Un débris croulant de montagnes, percé de galeries ténébreuses et de sources claires, aux vertus curatives. Pour les Basques, le venin régénérateur du monstre terrassé…