Le Tartaro

Le Tartaro Le plus célèbre de ces géants est le cyclope Tartaro. Le géant de Soule par excellence, que les villageois de Montory, Tardets ou Mendive s’amusent à ridiculiser régulièrement. Les bergers montrent peu de respect pour ce gros monstre rougeâtre, écorché et barbu qui représentait, pour leurs ancêtres, l’inventeur de l’élevage ovin. Il est grand, fort, d’aspect terrifiant. Sa gueule est plantée de crocs acérés. Il n’a qu’un œil, à l’image du vieux volcan éteint d’erretçu, et rêvasse bêtement auprès de son troupeau de moutons. Il y a toujours quelques bergers pour venir les lui voler dans son dos…
Par moments, le Tartaro se réveille de son imbécillité et les hommes s’effraient. Ils sursautent, horrifiés par le cri de rage que le géant vient de pousser et l’écho de ses gloussements lugubres entre les montagnes. Lui, la créature des gouffres sombres, vient de tendre sa main griffue sur un pont et de le faire s’écrouler avec ceux qui y passaient dessus. D’un geste, il vient de récupérer son allure farouche de créature infernale, gardienne des Enfers basques et du monde des ombres…
Car le Tartaro est le maître de la Mort. Son seigneur borgne. Il est accompagné d’une créature monstrueuse qui lui sert de chien de garde et de chasse. Son Cerbère : l’Olano. C’est une bête sauvage, au corps de cheval et à la tête noire de dogue. Un dogue féroce qui aboie, bave, crache de la fumée, et montre ses crocs sanguinolents à ceux qui viennent défier son maître. Ses yeux sont rouges de sang et de feu. L’Olano est la figure de la Mort basque. Une silhouette diabolique qui hante les montagnes au galop, la nuit, et qu’on écoute hurler à la lune en frissonnant…